PERICLES WEBINAR

Le cinquième webinaire PERICLES « Conserving Longyearbyen’s Cultural Heritage in a Climate of Change’" (Conserver l'héritage culturel de Longyearbyen dans un climat de changement)

Le cinquième webinaire PERICLES « Conserving Longyearbyen’s Cultural Heritage in a Climate of Change’” (Conserver l’héritage culturel de Longyearbyen dans un climat de changement), présenté par le Dr Laura Ferguson de l’Université Queen’s de Belfast, a eu lieu le 21 octobre 2020. Les participants, issus de 15 pays différents, comprenaient des universitaires, des professionnels du patrimoine et du tourisme durable. 

Laura a parlé du patrimoine culturel matériel et immatériel de Longyearbyen, de la dynamique des changements sociaux et environnementaux qui l’affectent, ainsi que des besoins et des options pour sa conservation.  Elle a présenté les résultats d’une enquête menée auprès des habitants, d’entretiens avec des personnes liées au patrimoine de Longyearbyen, ainsi qu’un Indicateur de Vulnérabilité du Patrimoine Culturel Arctique de la ville.

Laura a démarré le webinaire en contestant le mythe de la nature sauvage de l’Arctique, en précisant qu’il a été habité, exploré et exploité pendant des centaines d’années. Longyearbyen, la plus grande colonie de l’archipel du Svalbard dans le Haut-Arctique, a été créée à l’origine comme ville de commerce pour l’Arctic Coal Company, mais elle a depuis évolué pour devenir une ville moderne avec une industrie touristique florissante et une base scientifique et éducative solide. 

La ville possède un important patrimoine culturel, notamment en industrie minière. Laura a parlé du patrimoine culturel de Longyearbyen, de la manière dont il est conservé, utilisé et impacté par le tourisme et des tensions que cette gestion peut générer entre les habitants.  Elle a souligné les problèmes liés au “patrimoine non hérité”.  Longyearbyen n’a pas de population indigène, mais un groupe de résidents international présentant un taux de rotation élevé.  Les résidents ont des liens étroits avec la ville, et le « patrimoine non hérité » n’est pas considéré comme un obstacle à la propriété et à la conservation du patrimoine culturel.

Laura a parlé des communautés puis a présenté les résultats de ses entretiens avec des professionnels impliqués dans la conservation et le développement du patrimoine industriel de l’Arctique, en mentionnant les débats autour des artefacts envisagés en tant que patrimoine ou « bric à brac » et du patrimoine réaménagé.  Elle a également présenté les résultats d’une enquête menée auprès des résidents, examinant la contribution du patrimoine minier à l’identité des lieux et au développement du patrimoine pour les résidents et/ou les touristes.

Laura a ensuite parlé de son travail de construction et de test d’un Indice de Vulnérabilité du Patrimoine Culturel Arctique (ACHVI).  Cet indice, dont l’objectif était d’être adapté au contexte arctique, en intégrant des données sur l’environnement et l’état des sites, afin d’évaluer la vulnérabilité des biens patrimoniaux dans les lieux arctiques, a fait l’objet d’une démonstration à Longyearbyen.  Il comportait une analyse des risques (par exemple : avalanches, élévation du niveau de la mer), de l’exposition (pression et conséquences) et de la vulnérabilité aux dommages (état et condition des éléments).  Les résultats ont été calculés et cartographiés, révélant que les éléments les plus vulnérables étaient des structures anciennes liées au passé minier. Laura a souligné les avantages et les inconvénients de l’indice, et la manière dont il peut être utilisé pour faciliter la discussion et la prise de décision.  Elle a déclaré que la gestion des risques liés au patrimoine n’implique pas seulement des stratégies d’atténuation et de préservation, mais aussi le renforcement des capacités de toutes les parties prenantes (en lien avec le Cadre d’Evaluation Participative des Risques PERICLES).

Laura a conclu en disant qu’il y a un engagement certain en faveur du patrimoine à Svalbard, et qu’il une urgence au regard du rythme des changements dans la région, tant sur le plan environnemental que socio-économique.  Les principaux défis actuels sont les décalages causés par l’image inhabitée et le patrimoine non hérité ; la difficulté de collecter et de préserver le patrimoine culturel immatériel ; et la manière d’intégrer les perceptions des résidents pour développer un patrimoine qui équilibre les avantages locaux et le tourisme.

Suite à cette présentation, les participants ont été invités à participer à une session de questions-réponses, comprenant des questions sur la prise en compte des données par les politiques, la place des femmes, les leçons apprises, la méthodologie et, bien sûr, de quelle manière le Covid-19 affecte le tourisme dans cette région.

Si vous souhaitez poursuivre la discussion sur ces sujets ou sur tout autre sujet relatif au patrimoine culturel côtier et maritime, rejoignez @PericlesProject sur Facebook ou Twitter pour continuer les discussions sur le webinaire #PERICLES.  Nous serons ravis d’avoir de vos nouvelles !

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Presenter:
Dr Laura Ferguson
Dr Laura Ferguson

Le webinaire 4 de la série de webinaires PERICLES, “Le documentaire ethnographique comme outil de valorisation du patrimoine culturel”

Le webinaire 4 de la série de webinaires PERICLES, “Le documentaire ethnographique comme outil de valorisation du patrimoine culturel”, était une exploration interactive de l’utilisation d’une technique vidéographique pour valoriser le patrimoine culturel immatériel et encourager sa protection. Les conférencières, Dr Loes Witteveen et Pauline van Tuyll de l’université de Wageningen, ont discuté à la fois de la réalisation de leur documentaire La maison des baleiniers, et de manière plus générale, de l’utilisation du documentaire ethnographique.

À l’aide d’un clapboard et de clips vidéo, Loes a présenté au public l’utilisation de la vidéo ethnographique comme outil, en la reliant à diverses thématiques développées dans le projet PERICLES, par exemple la gouvernance participative et délibérative. Elle a ensuite passé en revue les processus de réalisation d’un documentaire ethnographique, depuis son début jusqu’à son aboutissement (ou de l’émergence de l’idée jusqu’à sa distribution !). Loes et Pauline ont illustré leur propre expérience par la production de “La maison des baleiniers”. Elles ont expliqué la nécessité de faire des choix thématiques ou artistiques, comme par exemple la décision de mettre en valeur le rôle des femmes ou l’utilisation de carreaux bleus et blancs. La réalisation n’a pas toujours été simple : les jours de vent et de pluie peuvent être gênants pour le tournage, et sont des phénomènes relativement courants sur Texel…. Après avoir pris connaissance de la production finale du documentaire, le sujet de sa diffusion et de sa distribution a été discutée, notamment la question de la propriété juridique et des conditions sanitaires actuelles (COVID-19). La décision d’utiliser YouTube et la “Journée internationale des musées” pour la diffusion en première du documentaire a été expliquée. Enfin, plusieurs questions concernant l’avenir du documentaire ethnographique en tant qu’outil ont été soulevées, le type de public auquel il s’adresse ou encore la relation entre “ethnographie” et “documentaire ».

De courtes séances de questions-réponses ont été organisées à différents intervalles pendant le webinaire, permettant d’interroger sur le contenu et la production de “The Whalers House” ou de demander des conseils sur l’utilisation de différentes techniques vidéo à employer.

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Le webinaire 4 du cycle PERICLES:

Le troisième webinaire PERICLES “Map Your Heritage”

Le troisième webinaire PERICLES “Map Your Heritage” : the PERICLES online mapping platform for coastal and maritime cultural heritage” (Cartographier votre patrimoine : la plateforme participative en ligne PERICLES pour le patrimoine maritime et côtier), présenté par Sarah Knight de l’Université de York, a eu lieu le 23 juillet 2020. Les participants, issus de différents pays, au-delà de ceux concernés par le projet PERICLES, comprenaient des universitaires, des professionnels du patrimoine et des parties prenantes.

Sarah a présenté un bref historique du projet PERICLES et du portail (https://mapyourheritage.eu/), suivi d’une démonstration en direct du portail. Puis un temps a été prévu afin de répondre aux questions des participants.

Le webinaire a débuté par une présentation du projet PERICLES, de ses différents partenaires et régions d’étude puis de l’équipe travaillant sur la réalisation du portail. Le portail a été présenté comme une plateforme multimédia interactive en ligne, qui facilite la collecte de données sur le patrimoine culturel et sa cartographie. Elle permet une visualisation explicite de la répartition spatiale du patrimoine culturel à l’échelle européenne. Le portail vise à étayer le travail mené dans les régions d’étude PERICLES et les thèmes de recherche, en fournissant un outil globaliste aux membres du projet, aux parties prenantes ainsi qu’à un public plus large. L’élément clé du portail est sa dimension participative, qui permet à tout un chacun de télécharger des données sur le patrimoine culturel et de créer des liens avec les autres utilisateurs du portail. Sarah a expliqué les utilisations potentielles du portail : ateliers de cartographie participative, science citoyenne en ligne, ateliers scolaires.

Après avoir souligné les principales caractéristiques du portail, comprenant les différentes options linguistiques, les couches de données existantes (données EMODnet), les points téléchargés par les utilisateurs et l’outil commentaire, Sarah a fait une démonstration en direct du portail – voir la vidéo ici. Dans la démonstration, a été expliqué comment visualiser les données “officielles” et “ajoutées par l’utilisateur”, à la fois individuellement et simultanément, ainsi que comment interagir avec les points de données ajoutés par d’autres utilisateurs, tout en commentant leurs téléchargements. Sarah a ensuite expliqué aux participants comment télécharger un point de données et a précisé que tout ce qui est téléchargé est couvert par une licence de droit d’auteur Creative Commons. Elle a ensuite décrit le processus de création de parcours. En reliant une série de points originaux et/ou téléchargés par l’utilisateur, il est possible de créer un sentier sur la carte, par exemple un sentier “Patrimoine industriel marin à Belfast”. Cette fonctionnalité peut s’avérer utile aussi bien pour le grand public, que les musées ou l’industrie du touristime. Enfin, la fonction de signet a été expliquée. Cette dernière permet aux utilisateurs de retourner à un endroit ou à un écran spécifique du portail tout en continuant à télécharger, modifier ou analyser les données.

Après la démonstration, Sarah a brièvement décrit l’utilité du portail pour diverses régions du cas PERICLES. Le portail est utilisé de différentes manières, notamment pour documenter et partager le patrimoine culturel matériel et immatériel, pour promouvoir les traditions ou encore pour identifier les risques qui menacent la préservation du patrimoine maritime.

Suite à cette présentation, les participants ont été invités à participer à une session de questions-réponses fructueuse, comprenant des questions techniques sur le téléchargement de divers types de données ou encore sur l’avenir du portail et les possibilités de collaboration.

Si vous avez des questions concernant le portail, vous pouvez les poser sur @PericlesProject sur Facebook ou Twitter. Vous pouvez également utiliser le lien “contactez-nous et aidez-nous” existant sur le portail PERICLES.

N’hésitez pas à enrichir le portail PERICLES en mettant en ligne vos propres données ! Nous attendons avec impatience de découvrir votre patrimoine maritime !

L’enregistrement du 3rd webinaire PERICLES est en ligne:
ICOMOS France: une définition et cinq principes pour la valorisation des espaces patrimoniaux

Le deuxième webinaire PERICLES, réalisé en partenariat avec ICOMOS France, s’est tenu le 24 juin 2020 avec une audience internationale de 105 participants. Cette intervention a deux voix a été présentée par Isabelle Palmi, Directrice d’ICOMOS France et Jean-Pierre Thibault, Inspecteur général de l’administration du Développement Durable et Administrateur ICOMOS France.

Dans un premier temps, Isabelle Palmi a présenté le Conseil International des Monuments et des Sites (ICOMOS). Organisation non gouvernementale (ONG), cet organe consultatif de l’UNESCO pour le classement des sites culturels au Patrimoine Mondial, réunit un réseau international d’experts du patrimoine organisé en comité nationaux. L’ICOMOS est au cœur du processus d’inscription des biens culturels au Patrimoine Mondial et de la réflexion internationale pour la gestion des patrimoines. Il produit des textes doctrinaux de référence (Chartes, déclarations, etc.) et des Comités scientifiques internationaux. La section ICOMOS France, créée en 1965, a la spécificité d’avoir intégré dès l’origine des collectivités territoriales et des élus locaux. L’action scientifique d’ICOMOS France se traduit par des groupes de réflexion nationaux (« Sites, paysages et espaces patrimoniaux », etc.)

Dans le prolongement de cette introduction, Jean-Pierre Thibault a exposé les cinq principes méthodologiques de valorisation économique et sociale d’un espace patrimonial préconisés par ICOMOS France. Il a notamment mis l’accent sur la mise en œuvre d’une approche intégrée du « patrimoine » rassemblant nature et culture de manière indissociable. Cette méthode en cinq points a été établie au terme d’une douzaine d’années d’études de cas et d’auditions d’acteurs. Ces cinq points sont les suivants :

  1. Il est indispensable, à un stade précoce du projet, de rechercher collectivement les valeurs naturelles et culturelles d’un territoire. Cela permet d’aboutir à une déclaration des valeurs naturelles et culturelles d’un site.
  1. Une place majeure doit être donnée aux habitants et aux acteurs locaux. Ceux-ci vont apporter leur contribution à la connaissance des patrimoines, à la définition du projet d’aménagement et au récit à l’intention des visiteurs
  1. Le projet, ainsi fondé doit être empreint d’une vision à long terme et matérialisé par des réalisations tangibles suffisamment rapides pour maintenir l’intérêt pour le projet. L’accumulation de petits travaux sans vision d’ensemble risque d’aboutir à des incohérences.
  1. Un projet et sa réalisation doivent être régulièrement évalués pour faire le point sur l’état du patrimoine lui-même, mais aussi sur la satisfaction des visiteurs et le bien-être des habitants et des acteurs socio-économiques locaux. 
  1. Le caractère essentiellement évolutif du patrimoine qu’il soit naturel, paysager ou culturel doit être pris en compte. Il est donc nécessaire d’ajuster ou d’adapter régulièrement le projet de valorisation d’un site.

Suite à ces deux interventions, les participants ont été invités à se joindre à une session de « questions-réponses » où de nombreux sujets ont été abordés : identification des espaces patrimoniaux à valoriser ; place du patrimoine immatériel ; prise en compte du tourisme dans ces démarches de valorisation ; approches participatives à utiliser et à développer ; etc.

Vous pouvez (re)voir l’ensemble des présentations ou des questions grâce à la vidéo en ligne.  Si vous souhaitez continuer d’échanger sur ces sujets ou sur le patrimoine culturel côtier et maritime, rejoignez @PericlesProject sur Facebook ou Twitter #PERICLES.  Nous serions ravis d’avoir de vos nouvelles !

Liens partagés lors du webinaire : 

https://whc.unesco.org/fr/documents/4969

https://www.grandsitedefrance.com/images/stories/fils/mobilisation_habitants_2018/rgsf_fil_gs_13-vf_bd.pdfs

L’enregistrement du 2nd webinaire PERICLES est en ligne:
Sites, paysages et espaces patrimoniaux:
Photo IP

Isabelle Palmi, Directrice ICOMOS France.

Juriste et historienne de l’art, Isabelle Palmi dirige depuis 2011 le comité français de l’ICOMOS. Cette ONG est l’organisation consultative de l’UNESCO pour le classement des sites culturels au Patrimoine Mondial. Elle est notamment en charge de la valorisation au plan national et international des travaux scientifiques d’ICOMOS France et œuvre depuis 2016 à la représentation française au sein du Parcours Nature Culture organisé chaque année dans le cadre du programme conjoint ICOMOS UICN Connecting practices.

Jean-Pierre Thibault, Inspecteur général de l’administration du Développement Durable et Administrateur ICOMOS France.

Après sa scolarité à l’ENA et un poste au service des monuments historiques de la Ville de Paris, Jean-Pierre THIBAULT découvre le paysage à l’occasion de son passage à la sous-direction en charge des sites classés, au Ministère de l’Equipement (1988-91). Depuis cette date, dans ses affectations successives, notamment en services déconcentrés (DDE, DIREN, puis DREAL), le paysage constitue le fil directeur de son action dans le service public, comme dans le cadre associatif (Conseil International des monuments et des sites ICOMOS). Inspecteur Général depuis 2014, il est par ailleurs membre du « Collectif Paysages de l’après-pétrole » récemment créé pour promouvoir le lien entre approche paysagère et transition énergétique (http://www.paysages-apres-petrole.org/).

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